EAR ON ARM de Stelarc (2007)

Les créations de Stelarc ou plutôt ses expérimentations se veulent aussi originales que modernes voire futuristes ! Entre science, technique et art, le dernier projet mené par Stelarc et révélé à l’occasion de l’Edinburgh International Science Festival, n’est pas passé inaperçu. L’Australien a fait sensation en dévoilant au public sa troisième oreille, implantée sur son avant-bras gauche !

 

Pour aller encore plus loin, lors de l’intervention chirurgicale, l’artiste avait également souhaité incorporer un micro dans sa nouvelle oreille : il voulait diffuser sur Internet ce que cette dernière entendait, le tout envoyé par le biais d’une connexion Bluetooth. L’idée était ingénieuse mais suite à une infection, le microphone a dû être retiré. Stelios Arcadiou explique son œuvre au New York Times» : «l’oreille traduit l’idée que nous pouvons maintenant fabriquer des organes additionnels, connectés à Internet, afin de mieux fonctionner avec le monde technologique dans lequel nous vivons

«C’est de l’architecture anatomique alternative. Je suis fasciné par l'évolution de l'anatomie du corps. Il ne s'agit pas de rendre le corps meilleur. Il n'y pas de désir eugénique. Mais plutôt d'expérimenter et d'explorer une anatomie alternative. Il s'agit de décider soit on accepte le statu quo biologique et évolutif, soit on s'interroge, même si le corps est merveilleusement complexe, même si cela a pris des millions d'années d'évolution, est-ce que le corps ne continue pas à dysfonctionner ? »

Site officiel de Stelarc : c'est ici

BEETHOVEN TRUMPET (WITH EAR) op # 133 de John Baldessari (2007)

Résine, Fibre de verre, bronze, aluminium, et électronique
186 x 183 x 267 cm
Saatchi Gallery, Londres

"On m'avait demandé de faire une rétrospective en 2007 à Bonn avec toutes mes œuvres qui touchaient la musique. Bonn est la ville natale de Beethoven et j'ai visité sa maison. Il avait un cabinet tout entier de cornets acoustiques qu'il a utilisés. J'étais vraiment fasciné par eux comme des formes sculpturales, en particulier celui qu'il avait conçu lui-même que je trouvais très beau. Cela faisait peut-être quatre ou cinq ans que j'avais commencé à travailler sur des œuvres en lien avec les parties du corps notamment le nez et les oreilles, l'idée des oreilles étaient donc dans mon esprit. Et puis à l'un de ces moment où l'on est encore éveillé à trois heures du matin, tout à coup, j'ai pensé, 'attendez une minute – l'oreille / le cornet."

En se penchant dans l’instrument, et en claquant des doigts, le cornet se met à jouer du Beethoven.

RADIO GLAZ (Radio oreille) de Dziga Vertov

 

« Le ciné-œil inséparable du Radio-oreille. Entendons-nous encore une fois, l’œil, l’oreille. L’oreille n’est pas aux écoutes, l’œil n’espionne pas. Partage des fonctions. Radio-oreille, c’est le montage des “j’entends”. Ciné-œil, c’est le montage des “je vois”. En proposant la fusion des ciné-actualités et des radio-actualités il se fait fort d’obtenir : “une parade des kinoks sur la Place Rouge, en cas de l’édition par les futuristes du 1er numéro des radio-actualités utilisant le montage ».

Sadoul, Georges, Actualités de Dziga Vertov, Paris, Revue Cahiers du cinéma n°144, juin 1963,

Photogramme tiré de L'homme à la Caméra (1928) DR © Lobster Film