SINGING CLOUD, Shilpa Gupta (2008-2009)

A l'heure de la dématérialisation des supports, du virtuel, et de l'immatérialité des données, l'artiste indienne Shilpa Gupta qui a suivi une formation en sculpure à l’école d’art Sir J. J. School (Mumbai, Inde) entre 1992 et 1997 réaffirme, non sans humour et une certaine forme d'ironie, la valeur la nécessité de l'objet concret dans son œuvre monumentale Singing Cloud (2009) présentée en 2009 au Laboratoire à Paris.

La « peau » de ce nuage (Cloud) suspendu est constituée d’un assemblage de 4000 microphones d'où émerge des éléments sonores. Réagissant à l’environnement, alternant sommeil et sursauts, cet essaim se transforme en une créature polyphonique, une forme de gigantesque œil de mouche d’où émanent à certains moments, une multitude de voix, de souvenirs et de langues. Nous sommes donc loin de la froideur technologique mais au plus près de l’irrationnel. La technologie est un médium, un matériau à manipuler, à agencer entre le son, l’image et la perception.

180 x 24 x 60 inches, 4000 microphones noirs, système de diffusion sonore, bande sonore multipiste (9')

BEETHOVEN TRUMPET (WITH EAR) op # 133 de John Baldessari (2007)

Résine, Fibre de verre, bronze, aluminium, et électronique
186 x 183 x 267 cm
Saatchi Gallery, Londres

"On m'avait demandé de faire une rétrospective en 2007 à Bonn avec toutes mes œuvres qui touchaient la musique. Bonn est la ville natale de Beethoven et j'ai visité sa maison. Il avait un cabinet tout entier de cornets acoustiques qu'il a utilisés. J'étais vraiment fasciné par eux comme des formes sculpturales, en particulier celui qu'il avait conçu lui-même que je trouvais très beau. Cela faisait peut-être quatre ou cinq ans que j'avais commencé à travailler sur des œuvres en lien avec les parties du corps notamment le nez et les oreilles, l'idée des oreilles étaient donc dans mon esprit. Et puis à l'un de ces moment où l'on est encore éveillé à trois heures du matin, tout à coup, j'ai pensé, 'attendez une minute – l'oreille / le cornet."

En se penchant dans l’instrument, et en claquant des doigts, le cornet se met à jouer du Beethoven.