TRANSPARENCE de Vic Towas (1962)

Le texte et l’extrait vidéo ci-après documentent l’ouvrage de Philippe Langlois, Les cloches d’Atlantis, musique électroacoustique et cinéma archéologie et histoire d’un art sonore, éditions mf, Paris, 1er trimestre 2012.

Autre film expérimental du réalisateur Vic TOWAS qui poursuit dans cet essai cinématographique ses expériences dans l’univers du « direct film » technique de peinture réalisée directement sur la pellicule dans le but d’établir différents niveaux de relation audiovisuelle en lien avec les paramètres de morphologie, de résonance, de coloration, de clignotement. L’idée d’une image qui tend vers le son et d’une musique qui tend vers l’image préexiste à moins que, dans la troisième partie, ce ne soit le contraire…
Ce film abstrait, réalisé à l’aide d’une colle transparente appliquée directement sur la pellicule tente de produire une impression de relief, et explore différentes textures et différents mouvements. Le rythme des images est étroitement lié à celui de la musique, qui n’est pas limité ici au seul rôle d’accompagnement, mais cherche à représenter un équivalent sonore exact de la figure évoquée.

Production : Service de la Recherche de l’ORTF (1962)

Musique de Edgardo Canton

Cette notice d’information a été coproduite avec l’INA/GRM pour la création de la fresque multimédia – Artsonores – L’aventure électroacoustique, dans la catégorie Films issus du Service de la Recherche de l’ORTF de 1950 à 1975.

STEINBERG de Peter Kassovitz (1964)

Le texte et l’extrait vidéo ci-après documentent l’ouvrage de Philippe Langlois, Les cloches d’Atlantis, musique électroacoustique et cinéma archéologie et histoire d’un art sonore, éditions mf, Paris, 1er trimestre 2012.

Film d’animation en noir et blanc de Peter Kassovitz, père de Mathieu Kassovitz, réalisé d’après les dessins de Saul Steinberg où, à partir du geste originel du dessinateur – un simple trait de plume – se déploie un long travelling qui révèle l’imagination graphique fertile et délirante du célèbre dessinateur américain. La ville et l’univers urbain y sont omniprésents : pont suspendus, activités portuaires, centrales électriques, transport en commun, architecture multipliée, juxtaposée, faisant référence à une véritable géographie mentale qui replace l’homme au cœur d’une réflexion sur la ville dans cette immense fresque humoristique.

S’inscrivant dans la série « Banc d’essai », ce film est représentatif du large champ de production qui caractérise les films du Service de la Recherche en s’ouvrant cette fois -ci à l’univers du dessinateur New-Yorkais, Saul Steinberg, célèbre aux Etats-Unis pour ses dessins satyriques publiés dans « Dessins », « Passeport », « Art of living » et dans « The New-Yorker ». Au delà du dessin, le film s’ouvre également aux recherches calligraphiques de Steinberg où l’écrit prend également valeur de dessin, notamment dans le générique de début qui met en scène aux différents postes du film des signatures improbables.
La musique électroacoustique de Bernard Parmegiani, prend le parti de l’illustration, bruitant non sans humour également et au plus près de l’image et du montage, une figuration de l’image à travers le mouvement des formes dans le cadre.
Ce film reçut la mention de qualité CNC en 1964.
Production : Service de la recherche, 1964
Musique de Bernard Parmegiani

Cette notice d’information a été coproduite avec l’INA/GRM pour la création de la fresque multimédia – Artsonores – L’aventure électroacoustique, dans la catégorie Films issus du Service de la Recherche de l’ORTF de 1950 à 1975.

L’IDEE de Bertold Bartosh (1932)

Le texte et l’extrait vidéo ci-après documentent l’ouvrage de Philippe Langlois, Les cloches d’Atlantis, musique électroacoustique et cinéma archéologie et histoire d’un art sonore, éditions mf, Paris, 1er trimestre 2012.

Lors de la sortie en salle du film d’animation de Berthold Bartosh, L’idée, tourné entre 1931 et 1934 à partir des gravures sur bois du peintre expressionniste belge Franz Maseréel, certains critiques ont parlé de véritable « révolution dans le dessin animé » à destination d’un public adulte. Le film eut une genèse compromise par l’arrivée au pouvoir des nazis à Berlin : Bartosch dut emporter le film à Paris où il fut achevé et montré pour la première fois, en 1934, devant un public d’intellectuels au Vieux Colombier. Il révèle l’étrange beauté d’un monde symbolique qui ressemble à notre société et dont le personnage principal est une idée. Cette idée prend corps sous la forme d’une femme nue et symbolise la révolte populaire contre toute forme d’oppression, l’insurrection contre l’autorité. Cette femme sera traquée par la société, poursuivie dans les rues, par les soldats, les prêtres, les marchands, combattue, puis anéantie avant de renaître par le crâne fendu de l’homme qui l’a imaginée.
L’incarnation de l’idée revêt différentes formes dans la musique d’Arthur Honegger, notamment par l’utilisation des ondes Martenot. Le choix d’un son « abstrait » pour représenter une idée, une idéologie, d’une sonorité moderne en lien avec la pensée artistique résolument « anticipatrice » de Maseréel, et l’emploi d’un son « révolutionnaire » pour incarner un personnage révolutionnaire : autant d’éléments qui conduisent Honegger vers le choix des ondes Martenot comme instrument soliste dans sa partition.

REFLETS de Piotr Kamler (1961)

Les documents ci-après documentent l’ouvrage de Philippe Langlois, Les cloches d’Atlantis, musique électroacoustique et cinéma archéologie et histoire d’un art sonore, éditions mf, Paris, 1er trimestre 2012.

A l’issue d’une séance d’écoute, lors des traditionnelles réunions du Service de la Recherche tous les vendredi après midi, le cinéaste Piotr Kamler découvre Reflets (1960) qu’Ivo Malec a composé dans le cadre de son Etude de stage. Séduit par la luminosité que cette pièce dégage, Kamler lui propose immédiatement d’en réaliser un film. Pour permettre à Kamler de travailler au plus près de la musique, Malec va réaliser une très belle partition graphique inédite, sur laquelle apparaît clairement la composition des quatre pistes de Reflets, un découpage temporel précis (à la demi-seconde), un schéma évolué qui va lui permettre de construire son film.

Reflets se déroule la nuit à deux heures du matin, sous le Pont neuf : la lune se reflète dans la Seine en lignes modifiées à chaque seconde, brisées, et recomposées par le courant. On peut voir ce film de cette façon. A partir de ce « scénario », Kamler travaille sur des métamorphoses continues de formes, de la synthèse figurative à l’analyse de la matière, dont il répertorie avec obstination les éléments.

Malec fut enchanté par le résultat, il ressentit, dit-il, « une forme de bonheur à travers la sensation d’avoir été compris, que quelqu’un a tout simplement compris l’essence de ce que vous avez fait ». Les images comme la musique baignent dans une lumière légère, transparente, et affleurent le drame de manière passagère. L’expérience réussie de Reflets, incite Malec à inverser la proposition de départ : écrire une musique pour le film suivant de Kamler, Structure (1961).

Ce film a été primé au festival du film d’animation de Rimini (Italie) en 1962.

Juste après, une « exclusivité Cloches d’Atlantis » : le fac similé totalement inédit de la partition manuscrite de Reflets de Ivo Malec.

Ainsi que le Schéma directeur de Pierre Schaeffer donné aux compositeurs comme trame pour la composition de leur Etude de stage

OSKAR FISCHINGER

Le texte et l'extrait vidéo ci-après documentent l'ouvrage de Philippe Langlois, Les cloches d'Atlantis, Musique électroacoustique et cinéma, Archéologie et histoire d'un art sonore, éditions mf, Paris, 2012.

Article complet en PDF : FISCHINGER P & P

Article sur le cinéaste Oskar Fischinger publié sur le site Olats Pionniers & précurseurs.