EPIGRAM, de Franck Bedrossian, (2018) Image d’une œuvre #24

Ce film s’inscrit dans la série documentaire « Image d’une oeuvre » produite par l’Ircam qui vise à documenter aujourd’hui, tout le déroulement du processus créatif d’un compositeur ou d’une compositrice confronté à l’utilisation de la technologiz pour prolonger les enjeux artistiques et expressifs de son projet musical.

Film réalisé par Véronique Caye et Philippe Langlois sur la genèse du triptyque Epigram de Franck Bedrossian.

La création parisienne du troisième et dernier volet d’Epigram cycle pour soprano et ensemble de Franck Bedrossian est l’occasion de montrer dans ce 24e opus de la collection Images d’une œuvre de quelle manière l’univers musical du compositeur Franck Bedrossian se mêle avec celui de la poétesse américaine Emily Dickinson. Certains aspects de la poésie de Dickinson, tels que la perte d’identité, l’ambiguïté, ou encore une forme de violence qui n’est pas nécessairement une violence contenue mais une violence de la mobilité de l’expression, semblent faire directement écho à sa musique ou bien est-ce à l’inverse, certains thèmes de sa musique qui anticipent sur la poésie. Un voyage musical et poétique sur lequel le film « images d’une œuvre Epigram » lève le voile.

Epigram de Franck Bedrossian
pour soprano et ensemble

Image, montage Véronique Caye
Son, mixage Ivan Gariel
Coordination audiovisuelle Ircam Murielle Ducas
Coproduction Ircam et Centre Pompidou
Avec l’aimable autorisation de Gérard Billaudot Editeur SA
Extraits musicaux d’Epigram
© Gérard Billaudot Editeur SA

SIMPLEXITY, LA BEAUTE DU GESTE (2016) de Thierry De Mey, Image d’une oeuvre #21

Ce film s’inscrit dans la série documentaire « Image d’une oeuvre » produite par l’Ircam qui vise à documenter aujourd’hui, tout le déroulement du processus créatif d’un compositeur ou d’une compositrice confronté à l’utilisation de la technologie pour prolonger les enjeux artistiques et expressifs de son projet musical

Ce numéro de la série Image d’une œuvre a été coréalisé avec Boris Van der Avoort  pour tenter de traduire l’idée de SIMPLEXITY, de simplicité complexe ou inversement, la beauté du geste qui fusionne la musique et la danse, l’auditif et le visuel dans des structures formelles que les interprètes sont invités à habiter. Le thème qui traverse le spectacle est celui qui a nourri toute l’œuvre de Thierry De Mey : la quête d’un lien possible entre la structure et son incarnation, la technologie et le vivant, les mathématiques et la nature, le scientifique et le poétique. SIMPLEXITY offre une expérience complète où la musique et le geste réconcilient la partie avec le tout.

(2018) OSORESAN de Natacha Nisic

Osoresan, vidéos 3 canaux, son stéréo, 2018.

Traitant des représentations sociologiques mais aussi mythologiques de la peur, Osoresan, est le résultat d’un travail de recherche de trois ans. Une collaboration entre l’historien Ken Daimaru et l’artiste Natacha Nisic après leur résidence commune à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2015. Différentes couches de représentation ainsi que des sources de textes sont combinées dans une vision fragmentée du rapport à la peur et à la tradition après la Grande Catastrophe de 2011. Ken Daimaru et Natacha Nisic ont rencontré la dernière Itako, une femme aveugle de 84 ans qui a été formée pour visiter le royaume des morts. Nous suivons sa pratique, ses visions et ses chants traditionnels, dans un voyage dans les paysages post-Fukushima. Un chœur raconté par certains des acteurs de la troupe de théâtre Chiten, fait référence à la construction du théâtre traditionnel japonais.

La musique d’Osoresan est simple, principalement constituée de sons concrets et de bruits blancs modulés. Le bruit blanc donne à entendre l’intégralité des fréquences audibles par l’oreille humaine. Son utilisation dans ce film fait évidemment référence à la cécité traditionnelle des chamanes Itako en cherchant à substituer par le son ce qui ne leur est pas permis de voir, d’entendre l’infinité des sons et des possibles d’entendre, délivrées de l’image pour n’en conserver que la sensation auditive la plus ouverte possible sur le monde.

2019      Osoresan,  galerie Anne de Villepoix, Paris

(2017) LE FILM DE L’IMPOSSIBLE de Frank Smith

LE FILM DE L’IMPOSSIBLE

Un film écrit et réalisé par Frank Smith

Sur la bande-image du Film de l’impossible alternent deux séries.

Premièrement, une lecture dialoguée entre François Bonenfant et Frank Smith se tient dans le cadre de la pièce-dispositif Un lieu-comme-œuvre. — « un lieu d’art » conçu par François Laroche-Valière au Théâtre L’échangeur, Bagnolet. Cet échange tente de cerner ce que serait un film qui s’intitule Le Film de l’impossible. Il y est question du statut de l’image au cinéma, de celui de la représentation, de la politique actuelle — irréconciliable — et de la nécessité de recomposer aujourd’hui une nouvelle « pensée de l’image » — toujours impossible. 

En contrepoint, se déploient des images prises dans le désert blanc du Chott-El-Jérid (Tunisie), faites d’éléments uniformes — ciel, terre, mirages —, à travers des plans constamment identiques à eux-mêmes, où la caméra tourne sur son axe à 360 degrés. 

Le film se ferait en même temps qu’il se filme.

Avec François Bonenfant et Frank Smith

Situations — Un lieu-comme-œuvre. François Laroche-Valière

Image et montage Arnold Pasquier

Son Marc Parazon

Mixage Ivan Gariel

Musique Philippe Langlois

Remerciements à Marianne Catzaras, Géraldine Gomez, Thomas Peyres, Barbara Polla, Ali Quarimi, Camille Trastour, Eduardo Williams

Production Les films du Zigzag, septembre 2017

En association avec le Centre Pompidou / Hors Piste

(2017) PLUTÔT MOURIR QUE MOURIR, de Natacha Nisic

L’artiste Natacha Nisic explore les vestiges de la Première Guerre mondiale à travers le prisme de deux histoires, deux civilisations et deux expériences profondément ancrées dans le temps et la douleur. La première histoire porte sur les Indiens d’Amérique du Nord, en particulier les membres de la tribu Hopi, dont beaucoup se sont engagés et ont combattu sur les fronts de Picardie et de la Somme en 1917 et 1918. Le second est une archéologie de la douleur quotidienne décrite dans le journal clinique de l’historien de l’art allemand Aby Warburg, membre d’une grande famille de banquiers juifs qui avait notoirement échangé son droit de prendre le contrôle de la banque contre tous les livres qu’il souhaitait. Pendant les nombreux mois de cette guerre impitoyable, Warburg a rassemblé des centaines, voire des milliers d’images et de textes pour tenter de comprendre les fondements idéologiques de ce conflit brutal. Son travail a eu des répercussions sur sa santé mentale.
Le film de Natacha Nisic est une symphonie qui rend hommage à l’humanité, c’est un film-manifeste tant sur le fond que sur la forme.
Ce film a été commandé par le Ministère de la Culture, sous l’égide du Centre National des Arts Plastiques, dans le cadre des commémorations du Centenaire de la Première Guerre Mondiale. Il est inscrit à l’inventaire du Fonds National d’Art Contemporain.

SABLES de Lucien Clergue (1969)


 

Au début des années 1960, le producteur Pierre Braunberger découvre le travail photographique de Lucien Clergue et lui propose de réaliser un film, Drame du Taureau (1965). C'est le début d'une longue collaboration qui donnera naissance à une dizaine de courts métrages dans lesquels Lucien Clergue s'adonne avec talent à l'image en mouvement.
En 1969, dans les couloirs du Service de la Recherche, le photographe croise le compositeur Bernard Parmegiani avec qui il collabore pour son dernier film, Sables.
Pour Bernard Parmegiani, un aller-retour incessant s’effectue alors naturellement entre les travaux pour l’image et la composition pure, car ces activités s’opèrent bien souvent simultanément. Les sons se créent dans un genre pour naître ailleurs, ils se recyclent, se transforment et dérivent. Les sonorités aquatiques des ondes Martenot d’Outremer (1968) devenu Thalassa (1971), ont ainsi transité par une nouvelle étape de transformation pour le film de Lucien Clergue Sables (1970). Les ondes Martenot ralenties et remodelées soulignent, à l’image, le long séjour dans l’eau des bois flottés ; la transformation du son original crée, quant à elle, un second degré, sonore, en parallèle avec la lente érosion de cette matière après son immersion prolongée. Comme à son habitude, Bernard Parmegiani procède à toute une série de manipulations, jusqu’à donner à ces sons une consistance méconnaissable qui s’accordent parfaitement avec la matière de ce bois transformé. La variation subtile de la lumière de Camargue sur cette matière étrange, la beauté du cadre, de la photographie, créent un film d’une splendeur surprenante.

 

(2016) ANOTHER WORLD de Manuela Morgaine

La musique de ce film s’est formé autour du poème d’Erri de Luca, Mare Nostrum, « Notre mer » déclinaison teinté d’ironisme du Pater Noster. L’idée musicale se traduit dans la composition d’un « requiem laïque », à partir de samples de voix solistes prélevés dans différents réquiem dont celui de Gabriel Fauré, Maurice Duruflé, Pierre Vilette, ou György Ligeti dans Lux Aeterna, dans une orchestration à base de sons de synthèse qui représentent la toute puissance de la modernité face à l’impuissance empêcher la tragédie qui se déroule de nos jours en mer Méditerranée.

Un Essai Cinématographique de 
Manuela Morgaine

Produit par
Envers Compagnie

Couleur, 33 minutes

Documentation archives & Montage
Lucile Latour

Musique Originale
Philippe Langlois

Ce film entremêle des images d’archives de flux migratoires à travers le monde ces dix dernières années et des images réalisées sur la Seine à Paris entre 2015 et 2016.

MARE NOSTRUM
une prière laïque écrite et prononcée par
Erri de Luca
avec son aimable autorisation

Traduction : Danièle Valin

(2016) C(H)AMP de Vivianne Perelmuter

C(H)AMP est une installation en multi écrans qui a été exposé dans les cachots du château de lunéville en septembre 2016.

Le film défini comme une « cartographie de la rencontre » a été tourné près d’Athènes, dans un ancien aéroport transformé en camp de réfugiés où Vivianne Perelmuter a fait la rencontre d’un réfugié Iranien d’une vingtaine d’années, que son installation montrera, dialoguant en vidéo avec sa mère restée au pays.

SUR LES TRACES DU BRONTEION de Tanguy Clerc (2016)

Sur les traces du Bronteion est une installation audiovisuelle de Tanguy Clerc, imaginée et réalisée dans le cadre du projet de diplôme de l’ESBA TALM/ DNSEP/ Master design sonore en juin 2016.

Le Brontéion, plus connu sous le nom de « machine à tonnerre », désigne dans le théâtre antique grec, l’un des premiers dispositifs sonores utilisé à des fins dramaturgiques permettant d’imiter le bruit de la foudre.

Lorsque le spectateur pénètre dans l’espace d’exposition que Tanguy Clerc a conçu, il pense assister tout d’abord à une projection vidéo dans le plus pur style des symphonies mécaniques des années 20-30.  En effet, sur l’écran, dénué de présence humaine, des images de machines en plus ou moins gros plans nous plongent dans un monde entièrement mécanisé accompagné par un son parfaitement raccord. Les images ont été filmées dans les imprimeries Firmin Didot et Soregraph sans aucune présence humaine qui rappelle notamment le film de Jean Mitry Symphonie mécanique (1955).

L’installation consiste à rendre sonore une vidéo à l’origine muette via des objets mécaniques disposés directement dans l’espace de projection derrière l’écran. Tel un orchestre, ces mécanismes se déclenchent au gré du montage et des événements dans l’image pour constituer la bande son du film en intégralité.
Chacun des plans vidéo est ainsi sonorisé à la manière des bruiteurs, sauf que le bruitage est ici automatisé : une fois activée, l’installation ne nécessite plus d’intervention humaine, elle se trouve ainsi au croisement des mondes cinématographique, sonore et sculptural.
Les images projetées sont des plans plus ou moins figuratifs filmés dans des lieux de productions industrielles : le montage image est généré aléatoirement par un ordinateur : les boucles se succèdent ainsi toujours dans un ordre différent. L’ enchaînement aléatoire est accompagné d’une durée variable de chacune des boucles, aléatoire elle aussi (entre 7 et 30 secondes). Chaque vidéo est analysée en temps réel pour contrôler et dicter par voie électronique le comportement des moteurs à l’origine des sons qui provient des machines acoustiques.

Voir le site de Tanguy Clerc : http://www.tanguyclerc.com/

Sur les traces du Bronteion, ESBAM 02/06/2016 from tanguy clerc on Vimeo.