(2022) TEATRO MUNDI de Véronique Caye

Teatro Mundi est constitué de plans fixes filmés dans plusieurs villes et pays (Athènes, Gênes, Belle-Ile-en-mer, Arles, New York, Marrakech, Tokyo, Venise, Timimoun Algérie, désert blanc égyptien) qui présentent des réalités multiples (villes, mers, déserts) dans les images et les sons.

Le film commence par une vue du théâtre de Dionysos, sur le site de l’Acropole à Athènes. Ce lieu est considéré comme le premier théâtre du monde, berceau de la tragédie. A partir de ce plan, par superposition, vont apparaître les différentes réalités géographiques des lieux traversés. Le trafic italien surgira du théâtre antique, l’océan atlantique engloutira la ville de Gênes ou la terre rouge marocaine balaiera la mégapole New-Yorkaise, etc. Autant d’associations pour trouver une perspective contemporaine au concept antique du Theatrum mundi (théâtre du monde), sans doute toujours opérant aujourd’hui.

Cette notion développée par de nombreux auteurs baroques au 15ème et 16ème siècle (Shakespeare, Calderon, Corneille ou Goldoni) dépeint le monde comme un théâtre dans lequel les êtres jouent tous un rôle malgré eux. Ils sont réduits à des marionnettes dont les ficelles sont tirées par un « créateur» à la double figure d’un « Dieu » et d’un metteur en scène. Aujourd’hui, dans notre monde globalisé, le theatrum mundi antique trouve une nouvelle résonance. La figure traditionnelle du démiurge a été remplacée par un metteur en scène habité par l’économie et le progrès et une planète nature en colère.

Le film Teatro Mundi propose une relecture de ce concept et invite à réconcilier ces deux dimensions, pour écrire de nouveaux rôles, justes et modérés pour les personnages de notre scène monde.

La création de Teatro Mundi sera montré à la Galerie Analix Forever, à Genève en décembre-janvier 2022-23.

(2021) HORIZONS, de Véronique Caye

Installation vidéo sur 8 écrans synchronisés,  65 min.

HORIZONS est une installation/performance (vidéo, son, espace, interaction) mettant en scène 120 paysages d’horizon et le spectateur de ces images. Mystère des mystères, ces paysages sont en perpétuelle recomposition : aucun horizon n’est le même. Ils nous renvoient à l’instabilité de la nature. Le motif primitif et intemporel de l’horizon invite à une réflexion existentielle. Dans notre monde contemporain, traversé par des bouleversements écologiques, économiques et politiques, quel est l’avenir de l’homme, quel est son horizon ?

Galerie Analix Forever Genève   MAI – JUIN 2021

Teaser Horizons

(2018) OSORESAN de Natacha Nisic

Osoresan, vidéos 3 canaux, son stéréo, 2018.

Traitant des représentations sociologiques mais aussi mythologiques de la peur, Osoresan, est le résultat d’un travail de recherche de trois ans. Une collaboration entre l’historien Ken Daimaru et l’artiste Natacha Nisic après leur résidence commune à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2015. Différentes couches de représentation ainsi que des sources de textes sont combinées dans une vision fragmentée du rapport à la peur et à la tradition après la Grande Catastrophe de 2011. Ken Daimaru et Natacha Nisic ont rencontré la dernière Itako, une femme aveugle de 84 ans qui a été formée pour visiter le royaume des morts. Nous suivons sa pratique, ses visions et ses chants traditionnels, dans un voyage dans les paysages post-Fukushima. Un chœur raconté par certains des acteurs de la troupe de théâtre Chiten, fait référence à la construction du théâtre traditionnel japonais.

La musique d’Osoresan est simple, principalement constituée de sons concrets et de bruits blancs modulés. Le bruit blanc donne à entendre l’intégralité des fréquences audibles par l’oreille humaine. Son utilisation dans ce film fait évidemment référence à la cécité traditionnelle des chamanes Itako en cherchant à substituer par le son ce qui ne leur est pas permis de voir, d’entendre l’infinité des sons et des possibles d’entendre, délivrées de l’image pour n’en conserver que la sensation auditive la plus ouverte possible sur le monde.

2019      Osoresan,  galerie Anne de Villepoix, Paris

(2016) C(H)AMP de Vivianne Perelmuter

C(H)AMP est une installation en multi écrans qui a été exposé dans les cachots du château de lunéville en septembre 2016.

Le film défini comme une « cartographie de la rencontre » a été tourné près d’Athènes, dans un ancien aéroport transformé en camp de réfugiés où Vivianne Perelmuter a fait la rencontre d’un réfugié Iranien d’une vingtaine d’années, que son installation montrera, dialoguant en vidéo avec sa mère restée au pays.