Le texte et l’extrait vidéo ci-après documentent l’ouvrage de Philippe Langlois, Les cloches d’Atlantis, Musique électroacoustique et cinéma, Archéologie et histoire d’un art sonore, éditions mf, Paris, 2012.
Eveil, c’est en quelque sorte l’histoire de l’humanité transposée à travers l’univers onirique de Peter Foldès qui a conçu, réalisé et dessiné cette œuvre originale. Dans un monde absurde et sans forme, en continuelle mutation, se réveille une fille nue comme au premier jour. Entraînée dans une folle danse, elle est finalement absorbée par des ordinateurs et reproduite en milliers d’exemplaires vivants et identiques qui rencontrent la guerre la cruauté, la mort, la brutalité, la vieillesse, l’amour physique, et la futilité.
Dans ce film, Peter Foldès laisse libre cours à son imagination créatrice autour du thème de la femme qui irrigue toute son œuvre dans un déluge d’images, où se mêlent dessins et vues réelles utilisant de multiples procédés d’animation – trucages électroniques, surimpressions, animation image par image de dessins en perpétuelle métamorphose etc.
Au delà de la pure recherche esthétique, ce sont divers états psychologiques des êtres humains qui composent la société contemporaine qui sont explorés. La musique de Luc Perini crée tout à la fois un décor sonore idéal qui figure ces mondes gigognes délirants, tout en matérialisant par des bruitages incongrus et tonitruants les actions des personnages, les mouvements dans l’image et les bruitages. Pour la séquence de la danse endiablée avec les machines, Luc Perini a eu recours aux talents des percussionnistes Jean Pierre Drouet et de Ph Beety.
Cette notice d’information a été coproduite avec l’INA/GRM pour la création de la fresque multimédia – Artsonores – L’aventure électroacoustique, dans la catégorie Films issus du Service de la Recherche de l’ORTF de 1950 à 1975.