Le texte et l’extrait vidéo ci-après documentent l’ouvrage de Philippe Langlois, Les cloches d’Atlantis, musique électroacoustique et cinéma archéologie et histoire d’un art sonore, éditions mf, Paris, 1er trimestre 2012.
Jacques Brissot établit dans ce film un parallèle entre les traces laissées par les divers objets que le peintre Arman promène sur ses toiles, et celle de phénomènes mobiles naturels (vagues, chute de ferrailles) qu’il a filmés. Le film se pose en une apologie du mouvement, rendu ici par un montage court poussé jusqu’à l’extrême. Certaines alternances se produisent au rythme d’une image par plan soit 1/24e de seconde.
Objets animés s’inscrit dans la série des films où l’image a été montée sur une musique préexistante et qui inspira d’abord une « vive réprobation » de Pierre Schaeffer en utilisant sa propre Etude aux sons animés (faite en particulier à partir des sons d’une bille qui rebondit sur une cymbale). Jacques Brissot avait filmé « les manipulations de l’un de nos camarades peintres, Arman », travaillant « en salopette », et faisant « rouler, lui aussi, colliers de billes et ressorts à boudin dégouttant d’encre » sur son papier. En somme, Brissot utilise l’effet anecdotique de l’origine des sons, et non « la logique interne des phénomènes sonores » sur lesquels Schaeffer compositeur avait travaillé. Mais si « tout collait », soutient Schaeffer, c’est que « les choses, qu’elles soient Image ou Son, parlent le même langage ».
Cette notice d’information a été coproduite avec l’INA/GRM pour la création de la fresque multimédia – Artsonores – L’aventure électroacoustique, dans la catégorie Films issus du Service de la Recherche de l’ORTF de 1950 à 1975.