NINE BELLS de Tom Jonhson (1979)

Nine Bells est une des œuvres clés de Tom Johnson. La pièce propose un ensemble de cloches suspendues selon une grille de trois par trois, chaque cloche se situant approximativement à six pieds de sa voisine. Le dispositif scénique de Nine Bells constitue à la fois une installation musicale et une performance du percussionniste qui circule à l’intérieur et autour des cloches selon une déambulation précise d’après des formes géométriques variables tout au long des neuf parties qui composent l’œuvre.

Né dans le Colorado en 1939, Tom Johnson a étudié à l’université de Yale et avec Morton Feldman. Après 15 ans à New York, il s’installe à Paris, où il habite depuis 1983. Tom Johnson est généralement considéré comme un minimaliste : il travaille avec du matériel toujours réduit, en procédant toutefois de manière nettement plus logique que la plupart des autres minimalistes. Ce qui se traduit par un emploi fréquent de formules, de permutations et de séquences prévisibles. La production du compositeur Tom Johnson est à la fois large et vaste, comprenant de nombreuses voies d’expression, incluant l’opéra, des pièces pour la danse, le piano, les ensembles de chambre et orchestres.

7ème Mouvement :

Extrait de la représentation à Ecole Supérieure d'Art du Mans par Adam Weisman.

ENTR’ACTE de René Clair (1924)

Le texte et l’extrait vidéo ci-après documentent l’ouvrage de Philippe Langlois, Les cloches d’Atlantis, musique électroacoustique et cinéma archéologie et histoire d’un art sonore, éditions mf, Paris, 1er trimestre 2012.

Evoquant le travail d’Erik Satie pour la partition d’Entr’acte (1924), film de René Clair qui se glisse entre les deux actes du ballet Relâche de Francis Picabia, Roberto Calabretto déclare que la technique du collage « s’élève à sa puissance maximale ». En effet, Erik Satie élabore sa partition à partir de nombreux fragments musicaux mis en boucle, comme l’ouverture du film sur deux accords de la célèbre Marche funèbre de Frédéric Chopin, transcrite pour une joyeuse fanfare.

 

JOURS D’EAU de Lee Ranaldo et Leah Singer (2008)

Le livre CD, JOURS D’EAU rend compte d'un échange entre l'artiste multimedia Leah Singer (artiste/ vidéaste) et Lee Ranaldo (musicien / poète, co-fondateur du groupe de rock newyorkais Sonic Youth)
Le CD audio JOURS D’EAU est une pièce sonore inédite — réalisée dans le cadre de l'Atelier de Création Radiophonique (ACR) de France Culture. Elle interroge les composantes principales de la texture sonore – l’espace, la voix, la guitare électrique et la réverbération – agencés pour la composition d’une pièce méditative, hors toutes fioritures, en apesanteur.
Dans cette pièce sonore d’autres artistes, musiciens, cinéastes de la scène internationale interviennent: Robert Smithson, Carson McCullers et d’autres qui, à leur manière, ont inspiré leur pratique artistique.
Le livre JOURS D’EAU conçu comme un journal, développe cette matière sonore à travers des paysages photographiques, des écrits où le geste intime se veut aussi réflexion artistique.

La collection ZagZig aux éditions Dis Voir dirigée par Philippe Langlois & Frank Smith producteurs de l'émission l’Atelier de Création Radiophonique sur France Culture, s’inscrit dans le sillage de ce laboratoire d’expérimentations sonores qui confronte la pratique artistique tous azimuts à l’écriture radiophonique.
L’enjeu de cet espace éditorial inédit consiste, par un mouvement de translation, à faire exister des œuvres au-delà de leur diffusion sur les ondes sous la forme de livres/disques conçus avec les artistes afin de créer de véritables objets plastiques.

DATAPHONICS de Ryoji Ikeda (2006)

dataphonics de Ryoji Ikeda est un projet musical fondé sur les relations entre le son des données numériques primaires (sound of data), et les composants élémentaires du son (data of sound). Ce travail se concentre sur le système des fréquences sonores situées à la limite de l’audible, phénomène dont «l'auditeur, explique Ikeda, ne devient conscient qu'au moment de leur disparition.» dataphonics constitue également un hommage à Pierre Schaeffer, pionnier de la musique concrète, et à son Solfège de l'objet sonore.
La diffusion de l'œuvre a été programmée mensuellement durant toute une saison dans le cadre de l’Atelier de Création Radiophonique de France Culture, avant d’être remixée et présentée en une seule et même pièce tel un geste ultime et combinatoire au cœur du digital sonore.
Incluant à cette recherche un examen mathématique et graphique des sons les plus fondamentaux, Ikeda a prolongé son geste d'artiste en matérialisant par l'image ces “données digitales pures” dans le cadre de ce livre/CD qui décline, explore et questionne dix paramètres sonores fondamentaux qui constituent la matière son/musique.

Ryoji Ikeda : Compositeur/artiste japonais (né en 1966), figure clé de la musique et de l'art électronique, se consacre aux propriétés physiques du son, particulièrement à l'ultrasonique et aux fréquences en ayant recourt aux technologies les plus poussées qui lui permettent d’intervenir sur les éléments les plus infimes. Son travail exploite ces propriétés du son, leur influence sur la perception humaine et leur relation avec les mathématiques. Depuis 1995, il occupe le devant de la scène de l’art sonore avec des concerts, des installations et des enregistrements : les albums +/- (1996), 0 degrees (1998) et Matrix (2001) ont été salués par la critique pour leur caractère novateur et radical. Il a notamment collaboré avec le chorégraphe William Forsythe/Frankfurt Ballet, le photographe Hiroshi Sugimoto, l'architecte Toyo Ito, l'artiste de musique électronique Carsten Nicolai pour un projet mêlant art et sciences, et le collectif pluridisciplinaire Dumb Type.
Ryoji Ikeda a reçu le prix Golden Nica au festival Ars Electronica en 2001, dans la catégorie musique digitale.