LES CLOCHES D’ATLANTIS, MUSIQUE ELECTROACOUSTIQUE ET CINEMA, nouvelle édition, augmentée et corrigée, éditions mf

Ce livre à paraître le 8 novembre 2022 est la nouvelle édition et mise en page, revue et augmentée d’un chapitre inédit, d’un ouvrage initialement paru en 2012.

« La musique (…) est, moins que tout, liée à la

réalité. Y serait-elle liée, c’est sans idéologie,

mécaniquement par un son creux sans association.

Et pourtant, la musique, comme par miracle,

pénètre dans le fond de l’âme. Qu’est-ce qui

résonne en nous au bruit, devenu harmonie ? Et le

transforme en source d’extrême volupté qui nous

unit et nous bouleverse ». Andreï Tarkovski, Stalker, (1979).

L’ouvrage se présente en 24 exemplaires différents, comme les 24 images par seconde du défilement cinéma, en autant de marque-pager représentant les sons synthétiques de Rudolf Pfenninger, imprimés sur rhodoïd transparent.

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MUSIQUE ET POESIE AUJOURD’HUI, Entretien avec Laure Gauthier (2019)

ENTRETIEN

1. Laure Gauthier : Quel est votre rapport à la poésie et plus particulièrement à la poésie contemporaine ?

PL : Je porte en moi depuis l’adolescence l’empreinte de la poésie symboliste, un lien que j’ai ensuite entretenu et développé, en tant que lecteur, de manière diffuse, naviguant des avant-gardes des années 1910-20 jusque dans les années 60.
Ce lien s’est ensuite enrichi en tant que chercheur sur le versant de la poésie sonore. Pour autant je ne possède pas de regard homogène sur l’évolution de la poésie écrite ou sonore et leurs multiples ramifications esthétiques.
Si la poésie m’a toujours fasciné par sa capacité à formuler en mots ce que la conscience où le sentiment peut avoir de plus complexe à exprimer, mon rapport à la musique y est plus organique, plus charnel, plus sensuel.

2. LG : En quoi les 10 ans de création radiophonique à France Culture, où vous avez coordonné avec Frank Smith l’Atelier de création radiophonique (ACR) entre 2002 et 2011, ont-ils marqué votre perception et votre conception de la poésie contemporaine ?

PL : Cette période a été très riche et m’a permis de découvrir tout un pan de la poésie sonore dont j’ignorais la grande diversité des formes contemporaines. Rappelons que poésie sonore et le médium radiophonique sont nés quasi simultanément, il y a à un siècle, dans les années 1910-20. Ces deux modes d’expression et de communication sont donc indissociables. A la tête de l’ACR, nous étions dans la position naturelle de poursuivre cette tradition radiophonique et d’encourager la production de nouvelles œuvres. Nous avons donc logiquement proposé à de nombreux poètes sonores de venir confronter leur expression à l’écriture du média radiophonique.

3. LG : Comment concevez-vous votre collaboration avec Frank Smith pour lequel vous avez réalisé plusieurs musiques de film ? Le poète-réalisateur vous laisse t’il intervenir dans la conception de l’œuvre ?

PL : Bien que je connaisse Frank Smith depuis 2001, je n’ai composé la musique pour l’un de ses films qu’en 2015.
Nous avons donc commencé à travailler ensemble après avoir partagé la direction artistique de l’Atelier de création radiophonique où nous avons aussi monté, mixé et produit d’innombrables émissions. Au fil du temps, s’est forgée entre nous une compréhension mutuelle peu ordinaire.
Le point commun à ces partitions cinématographiques est d’avoir pensé la bande son en amont du tournage, dès l’écriture du scénario, ce qui signifie que la musique a évolué ensuite au gré de l’évolution et de l’élaboration du film ainsi qu’avec leurs contraintes.

4. LG : Vous avez travaillé avec plusieurs cinéastes, mais Frank Smith est le seul à être écrivain, un poète qui réalise des films. Cela a-t-il changé votre approche du film, et initié une autre façon d’aller à la musique et au rapport musique-image ? Le travail sur l’image sonore s’est-il trouvé renouvelé ?

PL : Cette collaboration avec un poète n’a pas fondamentalement changé ma manière de travailler, que ce soit dans le rapport entre musique et image ou bien dans la manière d’aborder le sujet d’un film. Frank m’a laissé carte blanche ! Je faisais ce que je voulais !
Ce qui a changé a été de prendre en considération comme un postulat de départ le fait que la musique ne devait absolument pas gêner ni être un obstacle à la compréhension du texte qui occupe presque l’intégralité du film. Cela dit, j’avais déjà été confronté à la même problématique dans Foudre la tétralogie de Manuela Morgaine où le texte occupe également une grande place.

5. LG : En quoi consistait votre travail de compositeur dans le Film des questions  ? Frank Smith a publié un livre, paru aux éditions Plaine Page en 2014 et un film (commande du Festival Hors-Pistes, 2015, Centre Pompidou) qui montre un paysage en Alabama où un jeune tueur en masse assassine le 10 mars 2009 dix personnes au hasard avant de mettre fin à ses jours. Frank Smith dit que son film pose des questions et « que chaque question posée est une bifurcation, une déviation, une prolifération devant la route qui se jette droite devant nous ». Quel a été votre travail dans ce film ? Le statut poétique du texte modifie-t-il la conception de la musique ?

PL : Il faudrait rappeler que le travail de Frank Smith s’inscrit dans le sillage de la poésie objectiviste de Charles Reznikoff, et qu’en observateur-écrivain il travaille à partir de témoignages, de textes existants et de documents officiels qu’il recompose, avec lesquels il tente une forme de neutralisation, une mise à distance émotionnelle, proposant un autre regard, désaffecté, exempt de l’émoi propre aux faits qui rythment l’actualité proche ou plus lointaine.
C’est ce pas de côté, cette distanciation que j’aime accentuer et créer avec la musique.
Le thème du film reprend un fait divers survenu en Alabama, aux Etats-Unis en 2009 où un homme assassine dix personnes avant de mettre fin à ses jours à l’issue d’une course poursuite avec la police. Le dispositif visuel reconstitue en temps réel et grâce à l’animation d’images prélevées sur Street View, l’intégralité de l’ultime parcours du tueur de son domicile jusqu’au lieu où il met fin à ses jours.
La matière musicale est simple et se réduit à deux éléments. Un thème en partie inspiré du standard Alabama de John Coltrane transposé dans nouvelle temporalité et une nouvelle harmonisation, interprétée très lentement au piano, accompagné d’un drone dont il sera question plus tard. Ce thème qui se répète, se déploie et se replie sur toute la durée du film sur un mode obstiné de la transposé sur do. Il est lui-même constitué de motifs répétés et augmentés, de ritournelles, de circonvolutions, d’aller et retours comme pour figurer l’état de ressassement obsessionnel dans lequel le tueur se trouve probablement plongé au moment des faits. La pédale de sustain est en permanence activée, prolongeant longuement l’extinction de chaque note.
La contrainte pour la musique est que le film est conçu avec une dimension performative où la bande son du film – voix des comédiens et musique – doivent pouvoir être interprétées en direct comme lors de la première projection dans le cadre du festival « Hors Pistes » au Centre Georges Pompidou en janvier 2015.
Lors des répétitions, nous nous sommes tout de suite aperçus qu’il ne fallait surtout pas chercher à harmoniser le texte des comédiens dit par Garance Clavel et Adrien Michaux avec les phrases jouées au piano, mais bien au contraire, d’accentuer le fait que chaque entité – image, texte et musique – poursuit sa route sans se préoccuper de l’autre.
Le film a pris sa forme finale en prenant en compte ce télescopage des différentes temporalités à l’œuvre dans le mécanisme du film ; le temps différé du dernier déplacement du tueur reconstitué à l’écran, le temps réel où le spectateur assiste à ce dernier trajet, la distorsion du temps qui sépare ces deux instants.
Pour ce qui est du lien plus direct entre musique et poésie, on le retrouve de manière consciente et illustrative en s’inspirant de la prosodie d’une phrase interrogative qui se retrouve dans la plupart des motifs qui s’achèvent pour la plupart sur des intervalles ascendants.
C’est La musique des questions.
Le deuxième élément qui joue également avec le temps est le drone grave de nature synthétique qui se déploie sur toute la longueur du film. Cette basse continue soutient l’harmonie du thème proche d’un mode de la et revêt plusieurs fonctions. En premier lieu, sa persistance se retrouve dans l’image et représente les lignes de prévisualisation du parcours qui se superposent en permanence à la route sur les images de Street View. De manière plus symbolique, le drone permet également de représenter inexorablement l’idée fixe et l’obsession morbide de ce tueur dans sa macabre entreprise.

6. LG : Vous avez également travaillé au Film des visages . Là encore, en 2016, Frank Smith a publié un livre aux éditions Plaine Page et réalisé un moyen-métrage (Commande du Centre G. Pompidou, Festival Hors-Piste) dans lequel il mène une réflexion poétique et visuelle sur les visages de la révolte des Printemps Arabes en Egypte. Il définit ce film comme un film poétique. Quel a été votre rôle dans ce film ? En quoi la musique pourrait-elle être qualifiée de poétique ?

PL : Il n’y a pas de volonté spécifique ni de ma part, ni de Frank de faire en sorte que la musique puisse être qualifiée de poétique. La musique opère à différents niveaux et cherche à matérialiser différentes idées qui traversent le film. Il s’est agi de partir de la matière texte d’en déduire une architecture musicale pour la supporter. A l’instar du film des questions, c’est l’ensemble de la production cinématographique de Frank Smith qui est construit autour d’un document, en l’occurrence pour Le film des visages un reportage de trois minutes d’une manifestation qui s’est tenue à Alexandrie en 2010 pour protester contre le régime du président Hosni Moubarak et l’assassinat du jeune militant Khaled Saeed par la police, événement qui sera déclencheur du printemps égyptien.
L’idée principale du film repose sur la volonté d’aller vers l’image, au devant de l’image, de toujours s’en rapprocher jusqu’à pouvoir saisir les visages de cette insurrection. Pour ce faire, de même que film de Michael Snow, Wavelenght (1970), le film repose sur un long travelling avant de 45 minutes qui lentement se rapproche d’un écran où est projeté en boucle ce reportage. Au cours du cheminement de la caméra vers le mur, l’espace se resserre progressivement et est régulièrement interrompu par l’intrusion d’images fixes de visages de manifestants, d’intertitres de slogans scandés, de visages de militaires en gros plan jusqu’à devenir un « face à face » entre les visages des manifestants et celui des spectateurs.
Pour accompagner cet effet de zoom d’une image dans une autre image, d’un écran dans un autre, pour chercher à inscrire le son de ce reportage dans la bande son du film, je suis parti des trois minutes de la bande son de ce reportage étirée grâce à la technique du Timestretching sur toute la durée du film. Il en résulte un ralenti sonore saisissant où la clameur des manifestants se mue en vagues successives de cris méconnaissables, apparaissant et disparaissant au gré du mixage suivant les inflexions de la musique et du montage image.
Je me suis également appuyé sur la tradition musicale séculaire de la poésie chantée égyptienne, le melhoun et le chaâbi, par essence libre, traditionnellement accompagnée d’un oud en m’inspirant des grands musiciens porteurs de cette tradition notamment Yusuf Al-Manyalawi, Ali Abd al-Bari, Salama Higazi et bien sûr chez la grande prêtresse Oum Kalthoum, dans son immortalisation du célèbre poème El Atlal (Ruines). Des motifs d’accompagnement au oud ont été prélevés, retranscrits puis transposés au piano dans un maqâm (mode) de si. Pour jouer ces motifs, le mode de jeu du piano est hautement évocateur. L’idée était de créer un instrument hybride, ni piano, ni oud, un « pianoud » obtenu en étouffant les résonnances naturelles du piano avec des feutres puis en amplifiant la résonnance grâce à la pédale de sustain. Il en résulte une sonorité singulière, se rapprochant du oud sans pouvoir vraiment l’atteindre du fait des quarts de tons impossible à réaliser sur cet instrument. De manière symbolique, ce mode de jeu est aussi en lien avec l’insurrection égyptienne à la fois étouffée et amplifiée par la résonnance infinie qui se répercute sur son peuple aujourd’hui.
Sur ce pianoud, la chanteuse Sapho a accepté d’improviser. Les textes qu’elle chuchote et chante en arabe proviennent de textes personnels, d’extraits tirés de L’art d’aimer de Mahmoud Darwich, ainsi qu’une libre interprétation de El Atlal d’après le poème de Ibrahim Nagi.
Autour de ces motifs très identifiables, toute une palette de sons de synthèse a été modélisée de manière à créer une sorte de no mans land musical, déclinant toutes les notes du maquâm de si, jusqu’à la note dite « sensible », altérée d’un bémol sur la note « la ». Ces sonorités immatérielles créent alors un interstice, un trou béant, dans lequel il serait possible de glisser un œil où une oreille, témoins extérieurs du drame qui s’est joué lors de ce printemps égyptien.

18 janvier 2019

DOCUMENTS

Document 1

Le film des questions :

© Le film des questions, Frank Smith (2015)

Document 2

Le film des visages :

© Le film des visages, Frank Smith (2016)

Entretien originalement publié sur https://remue.net/Musique-et-poesie-aujourd-hui-entretien-avec-Philippe-Langlois-et-documents

Voir l’ouvrage de Laure Gauthier, D’un lyrisme l’autre, La création entre poésie et musique au XXIe siècle paru aux éditions mf, en mai 2022, collection répercussions.

https://www.editions-mf.com/produit/115/9782378040475/d-un-lyrisme-l-autre

LAST WORDS, de Vanessa Place (2015)

LAST WORDS (Derniers Mots)  est un livre d’artiste associant une pièce sonore avec les derniers mots des condamnés à mort recueillis juste avant le début de la procédure d’exécution  – et rendues publiques par le Département de la Justice Criminelle du Texas sur son site internet,  À ce jour,  depuis la reprise des exécutions capitales  le 7 décembre 1982 au Texas, 527 détenus ont été mis à mort par injection létale.
Vanessa PLACE  prononce les dernières paroles des condamnés à mort, recueillies juste avant le début de la procédure d’exécution, et rendues publiques par le Département de la Justice Criminelle du Texas sur son site internet, tout comme les portraits des exécutés réunis ici dans le livre. À ce jour, 527 détenus ont été mis à mort au Texas depuis 1982. Tous par injection létale.

« Il serait mal venu d’entendre dans cette lecture une quelconque musique et même une sombre poésie sonore. Il faudrait demander à Vanessa Place, poète américaine et aussi avocate, ce qu’elle est venue chercher dans ces derniers aveux de condamnés à mort par la justice texane depuis la reprise des exécutions capitales, en décembre 1982 – un usage poétique du témoignage, comme le fit Charles Reznikoff avant elle, peut-être ; une inspiration qui fouille au plus noir de l’humain – que l’humain en question soit juge, assassin ou même (qui sait ?) innocent – peut-être aussi, à la manière de Kathy Acker, Peter Sotos ou Dennis Cooper (dont Dis Voir publia le saisissant Jerk dans la même collection.)
Ces « endormis » que l’on trouve photographiés dans le livre – images et mots proviennent des archives du site internet de la Justice Criminelle du Texas – se pressent les uns contre les autres: six portraits par page, et Last Words en compte soixante. Pour ne pouvoir citer chacun de ces trois-cent-soixante condamnés-là, Place nous interdit à sa manière de lier, comme dans un jeu d’enfant, tel visage aux mots qu’il aura pu prononcer tout comme elle s’est gardé d’attacher à telle parole le crime qui l’aura fait taire.
D’une voix monotone, voire rentrée, elle égrène alors un chapelet – il est ici souvent question de dieu et de ses ambassadeurs – d’excuses, de regrets et de mots d’amour, de détails oubliés et d’espoirs qui y sont peut-être accrochés (de rentrer « à la maison », de se voir accueillir « au ciel », de croire que la mort que l’on va vous injecter est une sorte de renaissance…), d’hommages et de dédicaces, de remerciements (plus seul qu’il serait possible de l’être en plein désert, la religion parviendrait encore à vous guider), d’adieux enfin – le plus terrible étant peut-être ce « No last statement, no. »
Poignant, évidemment. Rendue sous un ciel de plomb, la chose administrative attrape les derniers mots de ses condamnés et les rend publics : Vanessa Place, elle, récite et illustre aujourd’hui ce qu’écrivit Michel Foucault jadis : « Au cœur de la folie, le délire prend un sens nouveau. » Or, peut-être n’est-ce pas ce « sens nouveau » qui frappe ici le plus.  » Guillaume Belhomme © Le son du grisli

Vanessa PLACE (née en 1968 à Stratford, vit et travaille entre Los Angeles et New York) est une écrivaine et performeuse américaine. Première poète à avoir participé à la Biennale du Whitney Museum à New York, elle a notamment réalisé des performances au PS1, New York et à la Whitechapel Gallery, Londres. Elle  est également critique et avocat de défense pénale.

Format

165 x 215 mm

Pages

64

Illustrations

60 color

Reliure

paperback

ISBN

978-2-914563-77-2

CROSSFADING, Loris Gréaud (2015)

Dernier né de la collection de livres/disques Zagzig, aux éditions DisVoir, CROSSFADING est une expérience sonore inédite réalisée dans le cadre d’une installation de l’artiste Loris Gréaud lors de séances participatives qu’il organise depuis cinq ans dans différents musées à travers le monde.
Conçue pour un système de diffusion sonore binaural – procédé découvert par Heinrich Wilhelm Dove en 1839 – cette installation consiste à envoyer dans chaque oreille, à l’aide d’un casque, des fréquences très proches les unes des autres créant un battement à même de générer des ondes Alpha. Ces ondes caractérisent un état de conscience apaisé, et sont principalement émises lorsque le sujet a les yeux fermés. Elles surviennent lors d’état méditatifs, notamment au moment de l’endormissement de sorte que l’esprit reste éveillé mais le corps endormi comme dans un état de relaxation et de méditation profondes.

CROSSFADING joue donc de ce phénomène perceptif pour conduire progressivement l’auditeur au seuil de l’endormissement et lui permettre d’accéder à des rêves éveillés et à des hallucinations tant auditives que visuelles.

CROSSFADING, est un livre d’artiste qui inclut le CD de l’enregistrement live de la dernière installation de la pièce sonore présentée au Whitney Museum à New York. Il donne aussi à voir l’IRM des hémisphères cérébraux de l’artiste sollicités au cours de l’écoute de cette expérience rare.

CROSSFADING propose ainsi une expérimentation artistique comme vaste entreprise pour « endormir le monde » visant à  un état de conscience insoupçonné où chaque auditeur/lecteur est invité à explorer les confins de sa propre psyché.

Détendez-vous et, pour un effet optimum, faites un essai d’écoute binaurale au casque pour une expérience littéralement sensationnelle !

CROSSFADING _ LORIS GREAUD _ WHITNEY MUSEUM OF ART _ 2006 from GREAUDSTUDIO on Vimeo.

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La collection ZAG ZIG, à City Sonic

Pour sa dixième éditions, le Festival International des arts sonores, City Sonic 2012, à Mons, en Belgique invite la collection ZagZig, publiée aux éditions Dis Voir, et dirigée par Philippe Langlois,  Frank Smith & Danièle Rivière à imaginer une installation audiovisuelle autour de cette collection qui fait figure d’exception dans le champ de l’art sonore.

L’enjeu de cet espace éditorial consiste, par un mouvement de translation, à faire exister des œuvres sonores sous la forme de livres / disques conçus avec les artistes afin de créer de véritables objets plastiques innovants.

Cette installation créée pour City Sonic propose de s’immerger dans l’écoute des oeuvres sonores produites dans le cadre de la collection. Les dispositifs visuels avec les photos et des textes réalisés par les artistes et extraits des livres seront projetés parallèlement pour prendre position dans la texture sonore.

Co-Production : Transcultures/ City Sonic et Dis Voir

MEDEA du collectif Soundwalk (2012)

COLLECTIF SOUNDWALK

MEDEA

œuvre sonore: Stephan Crasneanscki – Dug Winningham – Simone Merli – Kamran Sadeghi – Jake Harper
textes : Arthur Larrue
photos: Stephan Crasneanscki
 
extrait sonore de Medea
http://soundcloud.com/soundwalk-collective/05-balaklava-medea

A l'occasion de la sortie de ce livre/CD les Soundwalk  présente Medea pour une performance le 4 mai 2012 au centre Georges Pompidou:www.centrepompidou.fr

Medea est un voyage sonore autour de la Mer Noire. Une composition inédite élaborée à partir d’enregistrements d’ondes hertziennes ainsi que de fragments de voix et de sons glanés par le collectif Soundwalk, au cours d’une traversée de deux mois sur un voilier spécialement équipé pour l'occasion de scanners, de microphones et d’antennes à haute portée. Medea aborde la Turquie, la Géorgie, la Russie, la Crimée, l’Ukraine, la Roumanie, la Bulgarie, et procède en une lecture sonore de cette région du monde où la beauté vibre, sanglante et ténébreuse — à l’instar de la Médée antique.
Le livre décline la composition sonore du CD présent dans cet ouvrage et réunit des photographies de Stephan Crasneanscki et des textes d'Arthur Larrue.
Prises à la tombée du jour, les photographies rendent compte dans un clair-obscur particulièrement glacé du caractère fatal des régions explorées.
Les textes, quant à eux, restituent les étapes de la création sonore sous la forme d'un Journal de la Mer Noire, tenu au cours de l'expédition.
L'ensemble invite à une immersion au sein d'un univers étrange et inquiétant.

Soundwalk est un collectif artistique international basé à New York.
Depuis 2000, Soundwalk, en nomade du son, entreprenant sans trêve des voyages improbables, de la terre désolée de la Bessarabie jusqu\'au désert du Rub al Khali. En explorant et prélevant les sons du monde qui nous entourent, Soundwalk capte les fragments d\'une réalité mouvante pour former des compositions sonores singulières. Créé par Stephan Crasneanscki, qui vit et travaille à New York, Soundwalk a reçu le «Audie Award» pour sa collaboration avec Afrika Bambaataa dans le Bronx ainsi que le «Dalton Pen Award» pour le Sonic Memorial Soundwalk réalisé avec Paul Auster, à Ground Zero, New York.

Soundwalk a participé à des expositions collectives et réalisé des performances parmi lesquelles: «Paris-Delhi-Bombay», Centre Georges Pompidou, Paris, 2011; «Le Son du Nous», avec Philippe Starck, Festival International Exit, Maison des Arts de Créteil, 2010; Musée d\'art contemporain de Naples; Villa Noailles, Hyères, 2010; Singapour Art Museum, 2010; Exposition universelle 2010, Shanghai; «Art, Talks & Sensations», Abu Dhabi Art Fair, 2010. performance dans le cadre des "Spectacles vivants" au Centre Georges Pompidou, Paris, 4 mai 2012.

La collection ZagZig (dirigée par Frank Smith & Philippe Langlois) aux éditions Dis Voir est un espace éditorial de livres d'artistes qui consiste à faire exister des œuvres sonores sous la forme de livres/CD afin de créer de véritables objets plastiques innovants.
 

CHASSER CROISER // LE SUREEL ET SON ECHO de Chloé

Chasser Croiser // Le Surréel et son écho, projet de l'artiste et DJ Chloé paru aux éditions DisVoir est une pièce sonore radiophonique inédite, associée à la publication d’un livre d’artiste.

À une époque où l’échantillonnage, le mixage, le métissage sont véritablement devenus une seconde nature, avec Chasser Croiser Chloé dépasse les zones habituellement explorées par le monde de l’électro et témoigne de sa curiosité pour les mouvements Dada et Surréalistes. Au-delà de la simple pratique de collage, Chloé déploie ici un flux électroacoustique pluriel où les documents d’archives, les voix des grands héros surréalistes des années 20 résonnent et s’électrisent. Man Ray, Duchamp, Aragon sont autant d’apparitions pour modeler une matière sonore vivante. Stimulée par un rythme stroboscopique et déréglé, cette nouvelle pièce refuse, à la manière de l’entreprise surréaliste, toute construction logique et met en valeur l’irrationnel, le rêve, le désir et la révolte.

Le livre est un écho à l’œuvre sonore. Il est constitué de ses photos prises au cours de voyages, de tournées Dj et de live — de tous ces moments dispersés avant et après les soirées. Il contient également des notes de projets, d’albums, de collaborations, des extraits de petits carnets qui ne la quittent jamais et qu’elle accumule au fil du temps. Ce livre tend par montage et ajustement à faire ressentir les impressions, les inspirations qui participent à son processus créatif.

Chloé Thévenin est une artiste DJ et compositeur de musique électronique française, née en 1976. Son style, à la croisée des genres et des esthétiques, reflète un éclectisme singulier et fait d’elle l’un des membres les plus courues de la scène électronique contemporaine. Chloé investit dans les années 90 les soirées mythiques du Pulp, à Paris, dont elle deviendra l’une des figures emblématiques. Elle joue dans les meilleurs clubs européens et une place d’honneur lui est réservée dans les festivals. Chloé produit aussi des maxis, des remixes et des albums :The Waiting Room en 2007 – One in other en 2010 (nommé aux Victoires de la Musique en 2011), tout en multipliant les collaborations avec des chorégraphes, performeurs et cinéastes.

La pièce sonore Chasser Croiser // le Surréel et son écho, CD offert inclus dans ce livre, est une commande du Ministère de la Culture et de la Communication / Centre national des arts plastiques (Cnap) dans le cadre de l’Atelier de création radiophonique (ACR) de France Culture. www.franceculture.com

La collection ZagZig est dirigée par Frank Smith & Philippe Langlois.


Voir le trailer réalisé par Nicole Garton à l'occasion du concert de Chloé pour l'ouverture des spectacles vivants du Centre Georges Pompidou à Paris le 16 septembre 2011. Ce concert sera diffusé prochainement dans l'atelier de création radiophonique sur France Culture.